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Idée court métrage : Casino Royalties

Casino Royalties est un concept de court-métrage né au croisement entre la sensibilité humaine de Bong Joon-ho et l’esthétique atmosphérique de Denis Villeneuve. Cet essai constitue un exercice visant à tisser des idées à plusieurs niveaux dans une structure à double narration dans un univers fictif.

Concept général :

Une partie de poker dans un casino ultra-chic. Mais à chaque pot, le casino prend 80% du montant du pot automatiquement « pour financer les joueurs à sec ». Les joueurs ne peuvent jamais réellement gagner — ils continuent de jouer comme des automates. À la fin, la Maison (le casino) est la seule à encaisser toute la richesse collective.

Cependant, un twist supplémentaire : les joueurs peuvent retirer plus d’argent, mais à chaque retrait, ils vieillissent un peu plus. Cette mécanique irréversible les empêche de vraiment en profiter, car ils payent un prix invisible pour chaque transaction.

Structure narrative (5-6 minutes)

1. Intro — The Buy-in

Cinq joueurs élégants s’installent à la table :

  • L’artiste
  • Le commerçant
  • L’ouvrier
  • La séductrice
  • L’étudiant

  • Chaque joueur pose 100€ pour entrer dans la partie.
  • Le croupier, froid et mécanique, prend 20% direct au buy-in.
  • Les joueurs s’étonnent à peine, la règle est implicite ici, chacun accepte de jouer avec la Maison.

2. Les Mains s’enchaînent

  • Chaque pot est gagné par un joueur différent.
  • À chaque pot, 80% du montant est aspiré par une trappe derrière le croupier ou dans une machine spéciale, laissant les joueurs avec 20% du total.
  • Les gains sont donc misérables, et les joueurs deviennent de plus en plus conscients de leur perte progressive.
  • Exemple : Pot total de 100€, le gagnant touche 20€, les autres ont perdu.
  • Un joueur gagne deux fois de suite, mais ses jetons diminuent au fil des mains, il se rend compte qu’il devient toujours plus pauvre, malgré ses victoires.

3. Les Visages changent

  • Les visages se crispent au fur et à mesure des mains.
  • Certains joueurs rient nerveusement, essayant de cacher leur angoisse.
  • L’un des joueurs, le plus lucide, veut s’arrêter et quitter la table. Il se lève et se dirige vers la sortie, mais le croupier l’arrête d’un regard froid :

“Quitter la table, c’est quitter le jeu. Vous n’avez rien dehors, à moins que vous ne soyez prêts à affronter le regard de vos pairs.”

  • Il est déstabilisé, revient se rasseoir. Tous les joueurs continuent de jouer, désormais pris dans une spirale infernale.

4. Les récompenses

Les cocktails défilent, les verres tintent, et les plateaux de mets raffinés apparaissent, emportant les joueurs dans une torpeur agréable. L’ambiance se fait plus légère, presque irréelle, comme si le temps lui-même s’était arrêté autour de la table.

Des badges, finement décorés, sont discrètement remis, leurs reflets à peine perceptibles sous la lumière tamisée. Les mots murmurés autour d’eux : “Un honneur réservé aux plus grands.” Ces insignes, lourds de promesses, semblent figer un instant qui ne se termine jamais.

Les joueurs, l’esprit alourdi par la liqueur et la volupté de l’instant, poursuivent sans savoir qu’ils ont franchi un seuil dont il n’existe pas de retour.

5. Le Bluff final

  • Un joueur met tout son stack en bluff, espérant un dernier coup de chance.
  • Les autres joueurs suivent, le pot devient immense.
  • La Maison, implacable, prend 80% du pot. Mais le croupier annonce aussi qu’il y a des frais d’entretien à ajouter, et prend encore le reste.
  • Il ne reste rien au gagnant.

À ce moment, un joueur perd connaissance, le croupier fait un signe, et l’argent du casino est utilisé pour le réanimer. Il se relève, comme une marionnette, prêt à recommencer.

6. Les Retraits et l’Évolution des Joueurs

  • En désespoir de cause, un joueur se rend au guichet du casino pour retirer un peu plus d’argent afin de pouvoir continuer à jouer.
  • À chaque retrait, il devient visiblement plus vieux. Son visage se ridicule, ses gestes deviennent plus lents. C’est le prix à payer pour avoir accès à plus de fonds.
  • D’autres joueurs, voyant l’opportunité, vont également retirer. Ils vieillissent, mais comme tous les autres, ils continuent de jouer, incapables de s’arrêter.
  • Ce phénomène de vieillissement se fait de manière subtile mais irréversible, et leur état dégénère lentement à chaque retrait. Le guichet est devenu une sorte de piège temporel.
  • Le distributeur du casino leur offre même des valises de crédits de jetons et un accès à une chambre de luxe dans l’hotel du casino en échange de 15 à 25 ans de leur existence.
  • Plus les retraits sont fréquents, plus le vieillissement s’accélère, comme si le coût d’un jeton doublé à chaque décennie perdue.

7. Conclusion — La Maison

  • Les joueurs, vides et démoralisés, se lèvent, mais leur visage est blême.
  • Un chariot de jetons est versé dans une grande machine derrière le casino.

Une voix douce et robotique répète en boucle :

“Le jeu est équitable. Chacun a sa chance. La maison ne gagne que si vous jouez.”

Finalement, lorsqu’ils sont trop vieux pour jouer, ils sont déplacés dans les sous-sols du casinos là où personne n’ose aller et reçoivent un chèque à échanger contre des jetons avec un montant dérisoire. Ce montant est censé les aider à survivre jusqu’au mois suivant, et les 80% aspirés dans chaque pot seront peut-être remboursés mensuellement, jusqu’à leur mort.

Mais le temps joue contre eux. Leur corps et leur esprit sont fatigués. Ils ont perdu bien plus que de l’argent.

Puis, la voix prend une tonalité plus douce et presque maternante, comme un murmure rassurant mais insidieux :

“Les enfants et descendants… La chance vous attend au rez-de-chaussée. Venez goûter à la liberté du jeu.”

8. Twist final

Derrière une baie vitrée teintée, au dernier étage, les véritables maîtres du jeu observent depuis leur sanctuaire. Ce dernier étage se révèle uniquement à ceux qui détiennent une clé marquée de signes anciens, un privilège réservé à ceux qui appartiennent à une lignée choisie mais aussi aux jeunes femmes séduisantes comme la joueuse séductrice.

En bas, les joueurs croient encore qu’ils ont une chance, mais tout est orchestré. Les véritables enjeux ne se trouvent pas sur les tables, mais là-haut, où l’exploitation des rêves et des espoirs des joueurs se joue.

Ceux qui sourient en bas ne savent pas que le vrai jeu est celui de la manipulation silencieuse, où la chance n’a jamais eu sa place.

L’un des joueurs, en fin de vie, franchit enfin les portes de sortie, à travers un corridor où les autre joueurs le jugent du regard. Dehors où la météo est hostile, une enfilade d’enseignes aux lueurs plus douces, promettant des redevances atténuées, parfois inexistantes. Mais partout, le jeu continue. Il lui reste une poignée de jetons, mais ils sont scellés au nom du Casino Royalties.

Esthétique visuelle

  • Ambiance feutrée et chic, avec une esthétique James Bond meets Kafka.
  • Le croupier et les employés du casino sont très polis, mais inhumains, et leurs mouvements sont presque robotisés.
  • Le casino semble immense, mais clos, comme un théâtre du contrôle, où chaque joueur est pris dans une illusion de liberté.
  • Les jetons deviennent de plus en plus virtuel, et au fur et à mesure du jeu, ils semblent presque se dissoudre, symbolisant la disparition de la valeur dans le système.
  • Le vieillissement des joueurs est montré de manière subtile, avec des effets visuels et des changements progressifs de leur apparence physique.

Ton

L’humour et l’absurde sont très présents, mais d’une manière sérieuse et impitoyable.

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Written by dudeoi

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