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Avis Alien Romulus

Alien Romulus est un film qui avait de grandes attentes placées sur ses épaules, étant le dernier volet de la célèbre franchise « Alien ».

La franchise Alien, l’une de mes préférées, est depuis longtemps une pierre angulaire de l’horreur de science-fiction. Sa combinaison iconique de tension atmosphérique, de créatures grotesques et de récits de survie intenses a captivé les spectateurs pendant des décennies. Chaque nouvel opus est une occasion d’explorer des aspects inédits de son univers tout en mettant en avant la vision unique et le style propre de chaque réalisateur, ce qui enrichit la série de manière distincte.

Avec Alien: Romulus, la franchise cherche à revisiter ces éléments classiques tout en intégrant des idées nouvelles pour maintenir le récit dynamique et pertinent pour un public contemporain.

Les réalisateurs

Cette fois, la réalisation d’Alien: Romulus a été confiée à Fede Alvarez, un cinéaste connu pour sa capacité à créer des récits tendus et captivants. Réputé pour son travail sur la série intense Don’t Breathe et le remake viscéral d’Evil Dead, Alvarez n’est pas étranger à l’art de maintenir le public en haleine. Cependant, s’attaquer à la franchise Alien représente un défi d’une toute autre envergure, imprégné de l’héritage cinématographique et des attentes exigeantes des fans.

Alvarez marche sur les traces imposantes d’un groupe de réalisateurs légendaires. Ridley Scott a posé les bases avec Alien (1979), chef-d’œuvre d’horreur atmosphérique et de science-fiction. James Cameron a élevé les enjeux avec Aliens (1986), transformant la série en un thriller d’action à couper le souffle avec des effets spéciaux révolutionnaires. David Fincher a apporté une tonalité plus sombre et introspective avec Alien 3 (1992), tandis que Jean-Pierre Jeunet a ajouté une touche visuellement inventive et surréaliste avec Alien: Resurrection (1997). Chaque réalisateur a marqué la franchise de son empreinte unique, faisant de cette saga une vitrine du cinéma d’auteur.

L’intrigue et l’histoire

L’intrigue de « Alien Romulus » suit un nouveau groupe de personnages échoués sur une planète ou une colonie isolée, où ils sont essentiellement réduits en esclavage sous le contrôle de la Weyland Corporation, désormais fusionnée avec Yutani, probablement après la mort du fondateur dans Prometheus.

L’histoire se déroule entre le premier et le deuxième film, après que l’Alien du film original de 1979 a été éjecté dans l’espace. Cet alien a été récupéré par la Weyland-Yutani Corporation pour des expériences.

J’ai particulièrement apprécié la première partie du film, qui introduit une richesse de détails sur l’univers et ces nouveaux personnages. C’est toujours agréable d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du vaste univers et des autres planètes, surtout que le film aborde également des thèmes universels tels que le capitalisme et l’esclavage moderne.

L’intrigue principale tourne autour d’un groupe de jeunes travailleurs, qui sont essentiellement des esclaves, tentant de s’échapper vers une autre planète en utilisant un vaisseau abandonné en orbite autour de la leur.

L’histoire tente de trouver un équilibre entre l’hommage au film original de 1979 Alien et ses suites, avec de nombreux clins d’œil.

Nous ne pouvons pas révéler davantage sur l’intrigue sans divulgâcher, mais bien que l’histoire soit riche et bien conçue, il semble qu’une touche plus originale aurait pu donner un sens plus marqué à cette nouvelle œuvre.

Les personnages

Les personnages de « Alien Romulus » présentent un mélange de visages nouveaux. Le personnage principal est une nouvelle héroïne, similaire à Mary Sue, ici Rain, qui allie compassion, compétence et un très beau visage.

Pour être juste, Cailee Spaeny a accompli un travail remarquable en reprenant le rôle précédemment incarné par Ellen Ripley, interprétée par Sigourney Weaver, qui pourrait être considérée comme l’une des meilleures protagonistes féminines de l’histoire du cinéma.

Elle avait déjà attiré l’attention dans son rôle précédent d’apprentie photographe de guerre pendant la guerre civile.

Cette fois-ci, le film explore plus en profondeur la relation entre les humains et les androïdes — un thème abordé dans les précédents opus mais qui reçoit ici une attention plus marquée.

J’ai été quelque peu surpris de voir que la plupart des personnages sont très jeunes, tout en étant suffisamment compétents pour piloter un vaisseau spatial. Cela donne au film une ambiance un peu « Goonies » dans l’univers d’« Alien ». Peut-être est-ce la signature de Fede Alvarez afin de créer de l’enjeu dans le genre horreur.

Les personnages secondaires sont principalement là pour rencontrer leur fin, bien que certains aient un peu de backstory. Les archétypes sont familiers : Tyler joue le rôle du Chevalier Blanc, prêt à se sacrifier pour sauver les autres, tandis que Bjorn est le type désagréable qui se révèle finalement être décent, portant des cicatrices psychologiques de son passé.

Navarro, la fille asiatique et pilote, est surtout là pour introduire le Chestburster d’une manière visuellement nouvelle. Ensuite, il y a la femme enceinte, qui fait référence au Newborn d’Alien Resurrection, et l’androïde, qui rappelle les précédents opus mais avec quelques variations.

Dans l’ensemble, bien que les personnages soient assez classiques dans leurs archétypes, ils remplissent efficacement leur rôle, surtout pour un film d’horreur.

L’univers et la cinématographie

Visuellement, « Alien Romulus » est un film éblouissant. Ils ont utilisé la nouvelle caméra Arri 35, qui est vraiment impressionnante tant par ses couleurs que par sa gamme dynamique.

J’ai été assez surpris de voir qu’ils ont utilisé des objectifs sphériques et filmé très près des visages des acteurs avec un angle assez large, tout en parvenant à éviter beaucoup de distorsion.

La conception de la production est impeccable, évoquant le style du jeu Alien: Isolation, mais rappelant encore plus fortement l’atmosphère du premier opus. L’intérieur du vaisseau spatial offre certains des éclairages les plus visuellement saisissants.

Une scène particulièrement mémorable est celle où le petit vaisseau dérive et s’écrase contre la station, suivie de la collision de la station avec l’anneau de satellites de la planète—un moment qui évoque fortement Interstellar.

Je regarderais volontiers ce film à nouveau rien que pour sa cinématographie. Cependant, je trouve que la première partie du film reste plus aboutie et soignée.

La réalisation

Il est clair que Fede Alvarez est bien versé dans le genre de l’horreur, et j’ai même entendu dire qu’il est fan du jeu Alien: Isolation.

Il n’y a pas beaucoup de points négatifs à mentionner sur ce film se déroulant dans l’espace. En fait, il fait un excellent travail en utilisant le son — ou son absence — pour renforcer l’atmosphère.

Le facehugger introduit une nouvelle méthode d’implantation d’embryons chez les humains, ressemblant à une structure phallique, ce qui amplifie la peur de la pénétration.

Cet élément est utilisé de manière impressionnante, bien que l’abondance de facehuggers — tout en évoquant efficacement une phobie similaire à la peur des araignées — puisse aussi quelque peu diminuer leur danger perçu.

Il en va de même pour les Xénomorphes. Dans les premier et troisième films, les quelques entités représentées étaient extrêmement menaçantes. Cependant, dans ce volet, il y en a trop, et ils ne semblent pas particulièrement astucieux face à un humain et une arme à feu, un peu comme dans le film Aliens contrairement à l’opus de Fincher.

Ajouter une visée automatique à une arme n’est jamais une bonne idée, même dans les jeux vidéo, car cela rend les choses bien trop faciles pour les humains, voire carrément ennuyeuses. À ce stade, ce sont les Aliens qui devraient fuir.

Enfin, la nouvelle version du New Born ressemble de près à celle du quatrième film. Bien que nous ayons apprécié l’inclusion du véritable joueur de basketball Robert Bobroczky, nous savions dès le départ qu’il était destiné à mourir quelques minutes plus tard.

En fin de compte, Fede Alvarez a utilisé des éléments familiers avec des techniques efficaces pour générer de l’horreur, ce qui fonctionne bien. Cependant, nous aurions aimé voir plus d’originalité, comme la scène de purge de gravité.​

Thèmes et philosophie

« Alien Romulus » tente d’aborder des thèmes lourds, notamment la création, la destruction et la nature de l’humanité même chez les androides.

Ces thèmes sont intégrés dans la narration, notamment à travers l’exploration des Ingénieurs et leur connexion avec les Xénomorphes. À l’instar de l’introduction de Prometheus.

Cependant, la tonalité du film peut être incohérente, oscillant parfois trop vers des réflexions philosophiques et détournant l’attention des éléments d’horreur que les fans de la franchise attendent. Par exemple, l’utilisation d’une version numérique d’Ian Holm semble quelque peu artificielle et inutile.

(L-R): Cailee Spaeny as Rain Carradine and David Jonsson as Andy in 20th Century Studios’ ALIEN: ROMULUS. Photo by Murray Close. © 2024 20th Century Studios. All Rights Reserved.

D’un autre côté, nous avons apprécié le thème de la reprogrammation des robots avec des instructions, rappelant HAL dans 2001 : L’Odyssée de l’espace.

Nous avons également apprécié le thème universel de l’exclu, surtout tel qu’il est dépeint à travers ces jeunes personnages. On aurait pu souhaiter plus de profondeur dans leurs histoires et leurs origines, mais il faut reconnaître que les films modernes tendent à répondre aux attentes d’un large public.

Un film axé sur le divertissement

Je pense que ce film ne cherche pas à révolutionner le genre ni à être strictement de la science-fiction. Cependant, certains éléments sont un peu perplexes :

  • Pourquoi de jeunes adultes seraient-ils responsables d’un vaisseau probablement très coûteux ?
  • Pourquoi quelqu’un les laisserait partir sans vérifier s’ils sont vraiment des esclaves ?
  • Pourquoi une planète avec une gravité normale et une atmosphère n’aurait-elle pas besoin de gros booster pour échapper à l’atmosphère ?
  • Pourquoi la gravité empêcherait-elle le sang acide de toucher le mur et le ferait-elle tourner à la place ?
  • Pourquoi ne pas courir avec du ruban adhésif sur la bouche pour éviter d’être infesté par les face huggers ?
  • Comment un vaisseau en mode manuel et sans pilote peut-il atterrir parfaitement sans subir de dommages ?
  • Pourquoi les Aliens n’attaquent-ils pas rapidement ou avec stratégie face à une arme ?
  • Pourquoi personne d’autre, en particulier la société Weyland-Yutani, ne récupérerait le vaisseau si la cargaison est si importante ?
  • Comment une arme peut-elle suivre une cible si elle ne peut pivoter qu’horizontalement ?

Ce sont juste de petites remarques, mais elles montrent que ce film n’avait pas pour ambition d’être particulièrement profond dès le départ. Cela rappelle Mission Impossible réalisé par Coppola, que j’ai trouvé bien plus artistique et développé par rapport aux autres opus davantage axés sur le divertissement pur.

Mon classement des films Alien

  1. Alien (1979) Réalisé par Ridley Scott
    • L’Alien Original et Intemporel
  2. Aliens (1986) Réalisé par James Cameron
    • L’Alien d’Action et de Divertissement
  3. ALIEN³ (1992) Réalisé par David Fincher
    • L’Alien Nihiliste
  4. Alien Resurrection (1997) Réalisé par Jean-Pierre Jeunet
    • L’Alien Français
  5. Alien Romulus (2024) Réalisé par Fede Alvarez
    • L’Alien moderne
  6. Alien Covenant (2017) Réalisé par Ridley Scott
    • L’Alien divertissant
  7. Prometheus (2012) Réalisé par Ridley Scott
    • Le prequel de L’Alien

Verdict

8,0 sur 10.

En fin de compte, Alien Romulus est un film solide avec des moments de brillance, notamment dans son style visuel et l’expansion de la mythologie de la franchise.

Cependant, il peine à trouver le juste équilibre entre les clins d’œil aux volets précédents et l’introduction de quelque chose de nouveau.

Les fans de la série Alien pourraient apprécier les efforts du film pour faire avancer l’histoire, mais il pourrait ne pas pleinement satisfaire ceux qui recherchent une entrée entièrement originale.

Dans l’ensemble, Alien Romulus est visuellement époustouflant mais manque un peu de profondeur thématique, bien qu’il tienne bien ses promesses d’horreur. L’histoire offre un mélange équilibré d’action, d’horreur et de science-fiction, avec des performances remarquables du casting, en particulier celle de la belle Cailee Spaeny.

Le seul inconvénient est que le film n’a pas cherché à devenir une œuvre emblématique de la franchise. Malheureusement, il semble que nous devrons attendre encore quelques années pour le prochain volet, en espérant qu’il reflétera pleinement la vision unique du réalisateur.

Informations

Alien Romulus

Site officiel : https://www.20thcenturystudios.com/movies/alien-romulus

Page IMDB : https://www.imdb.com/title/tt18412256/

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alien:_Romulus

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Written by dudeoi

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